7 h 50 ce matin à Paris : l’heure des poubelles… arc de triomphe ou arc de défaite (de l’art) ? Un grand désir de pousser le perform’art jusqu’au bout en donnant un coup de cutter dans le polyvinyle grisâtre (du pétrole !) genre linceul en période de pandémie. Mais il y a trop d’agents de sécurité autour, trop de gilets bleus dédiés à l’explication du monument… il faut l’expliquer ?
Au XIXè siècle, certains rêvaient de construire un éléphant à la Bastille : Napoléon déçu de n’y pouvoir ériger l’Arc de triomphe de la Grande Armée, envisagea en 1806 la construction d’une fontaine « de la forme d’un éléphant » en bronze, fondu avec les canons pris sur les Espagnols insurgés. Louis XV y avait pensé avant lui et un projet abouti de Ribart avait été déposé en 1758. Mais alors qu’on allait entreprendre la fonte des canons (finalement ceux de la bataille de Friedland), survint la Restauration : l’éléphant fut condamné, comme emblème impérial. L’éléphant modèle en plâtre (installé sur l’emprise de l’actuel Opéra Bastille) demeura en place jusqu’en 1846 où il fut détruit. Victor Hugo y a situé une scène des « Misérables ».
Christo n’a donc rien inventé, avec ce gros monument balourd , gris, dont les cordages de soutien à ces kilos de plastique (qu’on espère vertueux, éco responsable, engagé, citoyen, et bien entendu recyclable) dessinent de gros pieds d’éléphant. Napoléon est vengé !