Jean Gabriel PERBOYRE, Martyr de la foi en Quercy, « Le Crucifié de Wuhan »
Jean Gabriel PERBOYRE est né en 1802 à Mongesty, canton de Catus (Lot) dans un hameau nommé LE PUECH, ce qui en bon occitan signifie : petite montagne ou pic.
Sous l’impulsion de son oncle Jacques, homme de courage au moment de la Révolution, il entre chez chez les Lazaristes après des études à Montauban.Il est ordonné prêtre en 1826 et rejoint le séminaire de Saint Flour (Cantal) où il est successivement professeur et supérieur du pensionnat, puis Paris. Il y voit partir pour la Chine un lazariste originaire de Figeac (Lot), qui deviendra archevêque de Pékin puis décédera en 1869 sur le chemin de Rome où il devait assister au concile Vatican I.
Jean Gabriel a d’autres motifs de partir à son tour pour la Chine : son frère Louis est mort en mer en partant en mission en Chine, et les reliques de l’un de ses condisciples martyrisé en Chine viennent d’être ramenées à Paris. La Chine pouvait représenter une terre de mission après les nombreuses conversions entraînées par l’adaptation de la liturgie aux coutumes chinoises et l’autorisation de dire la messe en chinois donnée en 1615 par le pape Paul V. Et ce, sous l’impulsion de Matteo Ricci et des Jésuites contre lesquels Dominicains, Franciscains, Augustins ou Lazaristes français et espagnols se liguèrent en ce début du XIXe siècle.
Malgré des avis défavorables pour son départ, à cause de sa santé fragile, il embarque en 1835 pour Macao et il passe trois ans à visiter les communautés chrétiennes de la mission du HO-NAN, où il se révèle un infatigable prédicateur capable de parcourir de longues distances pour redonner confiance et vigueur spirituelle aux chrétiens dispersés sur un très vaste territoire.
Mais les violentes persécutions contre les chrétiens, récurrentes, entraînent les reniements et l’affaiblissement des communautés chrétiennes. Jean -Gabriel se cache dans une forêt de bambous où, pour trente taëls, un catéchumène le livre en 1839 aux soldats. Ligoté, frappé, refusant de fouler aux pieds la Croix, il est traîné devant plusieurs tribunaux et condamné à mort comme « sectateur de fausse religion ».
Sur la route de OU XANG FOU, un riche Chinois, son « Simon de Cyrène », impressionné par ses blessures, paie une litière pour qu’il soit porté au lieu de son supplice, à Wuhan. Sur place, on l’oblige à courir avec d’autres malfaiteurs vers une croix sur laquelle il est attaché puis étranglé, le 11 septembre 1840. C’est par un chrétien qui se joignit en cachette à la foule que ces derniers instants sont connus, spécialement le phénomène observé de l’apparition d’une croix lumineuse dans le ciel au moment où il rendit l’âme.
D’abord enseveli dans un cimetière chrétien, il repose aujourd’hui dans la chapelle des Lazaristes à Paris. Déclaré bienheureux le pape Léon XIII en septembre 1889, il a ensuite été canonisé par Jean Paul II en juin 1996.
Nombre de petites églises du Lot possèdent une statue (comme à Saint Cirq Lapopie) ou un vitrail (Saint Urcisse de Cahors) le représentant. Une église de Pologne a mis en place en mai dernier la récitation d’une prière à JG Perboyre pour implorer la guérison des malades du CoVid.
Article publié dans la revue Una Voce n°329 de Novembre – Décembre 2020