Hélène de Laage, née en 1930, a commencé très jeune à modeler la terre : des petits santons ont été sa première création. À la suite de son père, marin explorateur chargé de réaliser des cartes du Sahara, elle a beaucoup voyagé et rempli de nombreux carnets d’esquisses et dessins. Élève de Georges Murguet (lui-même élève de Bourdelle), elle a collaboré avec lui pour la sculpture des chapiteaux de l’Église Sainte Jeanne d’Arc de Gien (1950) et celle des statues du Christ et de Sainte Thérèse sur la façade de Saint Ferdinand des Ternes de Paris.
Privée momentanément de son outil de travail suite à deux fractures des bras, Hélène de Laage a repris ses œuvres dans un autre état d’esprit, celui de « l’abandon au Créateur ». Il s’ensuivra dans les années 90 du XXe siècle une production très riche et inspirée : Vierge à l’enfant de Nostra Señora de Esperanza de Santiago du Chili (1991), Vierge de l’accueil au collège Passy-Buzenval, Vierge de Notre-Dame de Cotignac, représentations de la Sainte Famille et de la Trinité, dont le « Roc de Lumière » destiné à la Communauté des Fraternités monastiques de Jérusalem à Marcilly-en-Gault…
Sculpture et méditations
C’est en 2006, à la suite du décès de son époux, qu’Hélène De Laage rapporte avoir reçu une inspiration accompagnée d’images très précises, l’invitant à réaliser un Rosaire dans l’esprit du Chemin de Croix qu’elle avait sculpté en résine et brique pilée pendant la maladie de son époux.
Cette réalisation en un seul exemplaire, en terre cuite moulé ensuite en résine polyester l’a mobilisée pendant un an. Ce Rosaire en quatre tableaux est visible dans la crypte de l’église parisienne Notre Dame d’Auteuil où l’a installée le Père Antoine de Romanet après la rénovation de la crypte. Dans l’édition d’un petit opus de photos à l’occasion du Grand Jubilé de la Miséricorde (2016),chaque mystère est accompagné de citations de l’Évangile ou de courtes prières écrites de sa main.
Ainsi le recouvrement de Jésus au temple : « Marie, apprends-moi à recevoir et à garder en mon cœur toutes les paroles de Jésus. Et je n’oublie pas que tu m’as fait connaître l’angoisse de l’enfant perdu et retrouvé »
Les Noces de Cana : « Jésus, par ton premier miracle, Tu as voulu passer par l’intercession de ta mère, et c’est Elle qui me conduit vers Toi. Bénis tous les couples qui s’engagent dans la belle aventure du mariage ».
L’agonie de Gethsémani : « Marie, Voici ton fils dans la solitude de cette terrible nuit de Gethsémani offrant sa vie par amour pour moi. Pardon, Jésus, pour toutes les fois où je t’ai laissé seul dans ta détresse ».
L’Assomption de Marie : « Réjouis toi Marie comblée de grâces, le Seigneur est avec toi. Il a fait en toi des merveilles. Tu seras, n’est-ce pas, au côté de Ton Fils quand Il ouvrira pour moi la porte de l’Éternité. Pour moi aussi, Il a fait tant de merveilles ».
Aujourd’hui âgée de 94 ans, Hélène de Laage a fait sienne les déclarations de Saint Pie X : « Donnez-moi une armée qui récite le chapelet et je ferai la conquête du monde. De toutes les prières, le rosaire est la plus belle et la plus riche en grâces, celle qui plaît le plus à la très Sainte Vierge Marie. Aimez donc le Rosaire et récitez-le avec piété tous les jours » et de Jean Paul II « réciter le chapelet, cela signifie apprendre à regarder Jésus avec les yeux de sa mère. »
Bibliographie
« Sculptures et méditations d’Hélène de Laage » Supplément au « Campanile », 2016
« Hélène de Laage de Meaux, Sculptures « Editions MP, 1998.
Site Internet : https://www.helenedelaage.com/
Article publié dans la revue Una Voce n°346 de Mars – Avril 2023