Il ne faut plus l’appeler ainsi ! L’humeur, c’est complexe : aux connexions de l’esprit et du corps, il y en a quatre principales (le sang, la lymphe, la bile jaune et la bile noire) dont la circulation dans le corps suit des réseaux vulnérables et dont l’équilibre influe sur l’état d’esprit et peut créer des maladies. Gare à l’humeur noire (que la médecine grecque a qualifiée en mélancolie, du grec « mélanos » : noir, et « cholè » : humeur) du lundi ! Trop compliqué, de nos jours, il faut parler et s’occuper du « ressenti ».
Le « ressenti » est à l’humeur ce que la « température « ressentie » est au thermomètre : le triomphe de la subjectivité. Mon humeur, ma bataille, filons vite chez le coach émotionnel qui va permettre au « ressenti » d’advenir au langage, de s’exprimer, de se collecter (comme la « mauvaise humeur » se collecte dans un abcès) et d’être brandie comme le drapeau du moi malmené par l’environnement extérieur, matériel et social. Ce lundi, il fait froid, gris, et nos humeurs gèlent, ce mardi, des gens de mauvaise humeur manifestent… ce mercredi, nous ferons du rattrapage scolaire si nous pouvons.. et ne voyons pas au-delà : l’humeur est très volatile, très changeante, car du ressenti que peut-on faire ? Se questionner comme Socrate et comme invitent à le faire les bons coachs : cette humeur, qu’est-ce qu’elle me fait ? et qu’est-ce que j’en fais ?