La lassitude, la négligence, les deux peut-être, gagnent du terrain : dans la presse sérieuse de ce jour, nous relevons que « l’arbitraire régnant en maître, les individus n’osent alors plus innover. C’est le cas aujourd’hui dans nombre de pays, comme en Lybie, où les chefs tribaux ont toute latence pour agir à leur guise » (LES ECHOS, 15 novembre 2022).
Le rédacteur a sans doute voulu écrire « toute latitude », cela se comprend dans le contexte,car « toute latence » n’a aucun sens dans le contexte. On suppose le lecteur très averti, ou indifférent, ou lisant en diagonale pour passer vite à une vidéo…
Mieux encore : un documentaire, par ailleurs très intéressant et bien fait, propose aux visiteurs d’une exposition parisienne dans un lieu prestigieux, le Petit Palais, de découvrir l’œuvre d’un dessinateur et peintre de moyens de transport, au début du XXe siècle. Une revue de détail jubilatoire qui fait belle place aux cabriolets, calèches, trains, autocars, avions et… « canaux automobiles » (en gros caractères au coin de l’écran). Non, Dewambez n’a pas peint à Venise mais sur les bords de Seine, de charmantes petites embarcations à moteur qu’on appelle canots…
Le même Dewambez, dans ce même documentaire, « se voit proposé de collaborer… » (au lieu de « se voit proposer »). Admettons que les vidéastes ne connaissent pas le français, mais il est quand même surprenant que le ministère de tutelle, celui de la Culture, laisse passer ces atteintes à la langue. Langue de niveau école élémentaire, comme les installations artistiques au pied du grand escalier du dit Petit Palais : on est même plutôt dans l’art d’école maternelle, avec papier mâché et grosses tartines de peinture au doigt !