« On ne peut pas venir à l’Assemblée habiller comme on veut » (LE FIGARO, 25 juillet 2022)
À l’Assemblée nationale, on avait eu droit au déshabillage (de Coralie Duflos, épinglée pour ses dépenses de sous-vêtements de luxe, en note de frais « de représentation » sans doute).
Au moins, Coralie sauvait l’industrie du vêtement européen. Et Valérie Pécresse les coiffeurs qui n’ont plus de clients au vu de l’apparence de certains députés. Purs produits de la modernité apaisée, dans laquelle on se moque de son apparence parce qu’apparaître en uniforme bobo ou de « cité » (qui souvent est le même) semble suffire.
Les grands noms de la mode péniblement « responsable » et « vertueuse » dessinée en Europe et fabriquée en Asie n’ont pas de souci à se faire : une partie de l’Assemblée porte leurs tee-shirts mal coupés en coton ouzbek et leurs tennis fabriqués par des Ouigours.Sus à la cravate, accessoire bourgeois réservé au mâle cisgenre de plus de quarante ans nostalgiques des heures les plus sombres de notre histoire. Sus à la chemise que certains SDF italiens portent si bien, blanche, les manches soigneusement roulées sur les avant-bras quand il fait trop chaud. Sus au tailleur symbole de l’oppression de la femme au travail, et ne parlons pas de la robe.
On sourit aux vestes rose fuchsia d’Élisabeth Borne : au moins, elle fait travailler la mode française. Elle est habillée ! (Ôtez moi d’un doute : elle est habiller ?)
Et tous les autres, les rebelles, les révolutionnaires avec juste une culotte de chez Primark ? Qu’ils aillent se rhabiller ! (Ou : se rhabillé ? ôtez moi d’un doute !)